Chaque année, plus d’un million de travailleurs québécois sont touchés par des troubles musculo-squelettiques (TMS), un fardeau couteux, autant pour les entreprises que pour les humains qui en sont affectés.
Pourtant, avec un bon plan de prévention, ces lésions professionnelles pourraient être évitées.
Voici quelques clés pour savoir reconnaitre et prévenir efficacement les TMS sur vos chantiers de construction.
Clé no 1 : Reconnaitre les troubles musculo-squelettiques
Figurant parmi les blessures les plus fréquentes en milieu de travail, les troubles musculo-squelettiques regroupent l’ensemble des pathologies des tissus mous comme les muscles, les tendons ou les nerfs.
Les mains, poignets, coudes, épaules, genoux, chevilles, cou et dos sont les parties du corps le plus souvent affectées. Mal de dos, syndrome du canal carpien, tendinite, arthrose, hernies et sciatiques en sont des exemples fréquents.
Mais pour prévenir encore faut-il être en mesure de reconnaitre les signaux d’alarme du corps annonçant un potentiel de TMS, incluant :
- raideur articulaire
- inconfort ou douleur à une articulation
- fatigue localisée
- engourdissements
- enflure
- diminution de l’amplitude des mouvements
Des maladies professionnelles lourdes en conséquences
De plus, il est essentiel d’intervenir dès les premiers signes d’un TMS, qui peuvent apparaitre subitement ou progressivement, sans quoi, le problème peut s’aggraver, voire devenir irréversible.
Le travailleur atteint risque alors de vivre avec une douleur aiguë et chronique affectant sa qualité de vie et ses capacités à continuer d’exercer son métier.
Pour l’employeur, les conséquences sont également nombreuses : baisse de la productivité et de la qualité de travail, couts liés à l’absentéisme, aux heures supplémentaires et aux remplacements, arrêt maladie de longue durée, etc.
Clé no 2 : Cerner les facteurs de risques dans l’environnement de travail
Il y a trois types de facteurs de risques :
- les contraintes physiques du travail : mouvements répétés, mauvaise posture, efforts physiques excessifs, exposition aux vibrations, chocs et impacts, compression d’une région du corps, travail à des températures extrêmes;
- les facteurs organisationnels : périodes de récupération insuffisantes, intensité du travail;
- les facteurs personnels, comme des blessures antérieures.
C’est la combinaison de ces divers facteurs et leur interaction qui engendrent des lésions.
Clé no 3 : Prévenir plutôt que guérir
Avec ces facteurs de risques en tête, analysez les tâches requises pour chacun de vos postes de travail afin de déterminer les mécanismes de prévention les plus efficaces.
Peindre un plafond les bras en extension, subir les vibrations d’un marteau piqueur, porter des matériaux lourds, dans l’industrie, les risques de développer un TMS sont nombreux.
En associant les malaises physiques (ex. : douleur) au travail effectué (ex. : la tâche qui cause la douleur ressentie) et en notant les contraintes imposées par cette tâche (ex. : vibration), vous serez alors mieux en mesure de cerner les problèmes à régler et les éléments sur lesquels vous pouvez agir (ex. : alterner davantage les tâches pour diminuer la durée d’exposition).
Clé no 4 : Pensez ergonomie et aménagement du travail !
Maintenant, corrigez les situations présentant des risques de TMS en mettant concrètement en place les mesures préventives choisies. Vous pouvez, par exemple :
- choisir des outils et équipements adaptés pour atténuer les vibrations ou pour travailler en hauteur;
- aménager l’environnement de manière à réduire les distances pour éviter le déplacement répété de charges lourdes;
- revoir l’aménagement du temps de travail en limitant la durée des tâches répétitives;
- favoriser la polyvalence des ouvriers afin de pouvoir effectuer des rotations dans les tâches et éviter les trop grandes répétitions.
Clé no 5 : Persévérez et pensez à long terme !
Dernière clé, mais non la moindre, il s’agit de vous assurer que les correctifs appliqués feront en sorte que le risque éliminé ou la situation corrigée le sera pour de bon !
- Vérifiez régulièrement, à l’aide d’inspections et de mesures de surveillance, que les solutions préventives donnent les résultats escomptés et continuez, au besoin, à apporter des ajustements ou à rectifier rapidement toute situation pouvant créer de nouveaux problèmes;
- Pour qu’ils adoptent les bons gestes, les bonnes postures, les travailleurs et chefs d’équipe doivent d’abord les connaitre : offrez-leur régulièrement la formation nécessaire;
- Incluez des recommandations cohérentes dans vos politiques d’achat d’outils et d’équipements;
- Nommez un responsable ou un groupe de travail chargé d’assurer le suivi.
En mettant ces clés en œuvre sur vos chantiers de construction, il vous sera certainement plus facile d’assurer un environnement de travail confortable pour chaque travailleur et d’éliminer à la source les risques de troubles musculo-squelettiques.