Bruit excessif sur les chantiers : impacts et solutions préventives

le 16 décembre 2022


Dans l’industrie de la construction, les travailleurs sont fréquemment exposés au bruit, une foule de sons plus ou moins forts, continus ou répétés provenant notamment de l’utilisation des outils, des équipements, de la machinerie et de l’usage d’explosifs.

Quels sont les risques d’une telle exposition avec le temps ? Comment protéger vos ouvriers adéquatement sur vos chantiers ? Quelles solutions pouvez-vous mettre en place pour prévenir les dommages auditifs au sein de votre équipe ?

On fait le tour de la question !

 

Les risques de l’exposition au bruit

L’exposition répétée à des bruits excessifs, comme c’est le cas sur les chantiers de construction, peut avoir des conséquences graves sur l’audition des travailleurs :

  • surdité temporaire,
  • acouphènes,
  • intolérance aux sons forts appelée hyperacousie,
  • voire dommages permanents causant une perte auditive pouvant aller jusqu’à la surdité.

Un problème majeur, d’autant plus que la surdité s’installe insidieusement, progressivement, et que le travailleur en prend parfois conscience seulement quand il est trop tard et que les dommages sont irréversibles.

 

Au-delà de l’audition…

Si la durée d’exposition et l’intensité (nombre de décibels) du bruit peuvent affecter gravement l’audition des travailleurs, elles peuvent aussi avoir de nombreux autres impacts à ne pas négliger :

  • réduction de la concentration, de la précision et de l’attention;
  • augmentation du stress;
  • irritabilité;
  • fatigue;
  • problèmes cardio-vasculaires (ex. : hypertension, modification de la fréquence cardiaque);
  • troubles du sommeil;
  • problèmes de santé mentale.

Ces risques peuvent aussi avoir des revers importants sur le plan de la sécurité de vos chantiers et pour l’ensemble de votre entreprise.

En effet, des travailleurs habitués au bruit ou portant des protecteurs auditifs peuvent détecter ou reconnaitre plus difficilement des signaux d’alarme, avertissements ou sons faibles, ou encore mal comprendre ou interpréter une commande ou une intervention d’un collègue, ce qui peut affecter leur vigilance et leur communication, augmentant les risques d’accident du travail.

 

Surdité : la sonnette d’alarme entendue !

Longtemps sous-estimé, le vacarme des chantiers est, depuis quelques années, montré du doigt comme un enjeu réel et majeur par les intervenants de l’industrie.

Selon l’ASP Construction, la surdité serait même la maladie professionnelle la plus répandue au Québec et plus particulièrement dans le secteur de la construction.

Les préoccupations de l’industrie ont été entendues. À compter du 16 juin 2023, une nouvelle réglementation sur le bruit en milieu de travail entrera en vigueur au Québec. Le niveau maximal d’exposition quotidienne au bruit passera de 90 à 85 décibels pour huit heures.

 

Bien protéger les travailleurs sur vos chantiers

Dès la planification et au moment de la réalisation des travaux, déterminez les situations de travail à risque de dépasser les valeurs limites d’exposition au bruit afin de pouvoir mettre en place des moyens de prévention en conséquence.

Selon la nouvelle réglementation, les employeurs devront d’ailleurs, tous les cinq ans,  évaluer chaque situation de travail présentant un dépassement et déployer, dans l’année suivant cette évaluation, tous les moyens préventifs raisonnables et nécessaires pour respecter les valeurs limites d’exposition avant la prochaine évaluation.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la moitié de tous les cas de déficience auditive en milieu de travail pourraient être évités grâce à la prévention.

Voici donc quelques pistes de solution à mettre en place pour protéger adéquatement vos ouvriers des effets du bruit :

  1. Réduire le bruit à la source : matériaux absorbants, entretien rigoureux et préventif des machines et équipements, machines et outils plus silencieux, méthodes moins bruyantes, etc.
  2. Isoler les postes de travail exposés au bruit pour empêcher la propagation du bruit : éloigner les travailleurs de la source de bruit, installer des cloisons pour bloquer et absorber le bruit entre la source (ex. : compresseur) et le travailleur, etc.
  3. Limiter le temps d’exposition au bruit de vos travailleurs : effectuer les travaux les plus bruyants à équipe réduite, prévoir des périodes de repos, répartir le travail entre plusieurs travailleurs.
  4. Équiper et éduquer vos travailleurs : selon le Code de sécurité pour les travaux de construction, chaque fois qu’un travailleur est exposé à des bruits excédant le niveau permis, vous êtes tenu d’installer une affiche indiquant que le port de protecteurs auditifs est obligatoire. Il importe également d’offrir à vos employés l’information nécessaire pour qu’ils les portent adéquatement pour assurer leur sécurité et leur efficacité.

Loin d’être un enjeu banal, les risques d’exposition au bruit auxquels sont confrontés quotidiennement les travailleurs de la construction sont assurément à prendre avec sérieux.

Avec ces pistes de solution, c’est entendu : vous saurez mieux faire face à la nouvelle réglementation et assurer la santé, le bien-être et la productivité de vos ouvriers !

Ces Informations Professionnelles sont présentées uniquement à des fins éducationnelles et culturelles et ne sauraient être interprétées comme traitement ou action spécifique individualisée à une personne.

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